Menu Fermer

Processus (Dans les solutions de la méthode)

–>Version vidéo de la présentation du processus ( cette page) :

Un processus pourquoi faire? Avant d’y répondre, revenons d’abord  brièvement à la problématique que je vous avais présenté sur la vidéo précédente, la première partie; Traitant du contexte. Je vous y avais présenté un tableau avec 15 états, le tableau ci-dessous:

Un tableau qui en fonction de notre posture (à gauche) et de notre phase (en haut) nous donne notre état par rapport à la stabilité de notre trouble.

(cliquer sur l’image pour l’agrandir) Un tableau qui nous permet de répondre à la question: SUIS-JE EN ETAT DE ME STABILISER ET DE LE RESTER? Nous avons besoin d’une acceptation active de notre bipolarité et d’une phase stable ou autour de la stabilité pour répondre oui à la question. Ce qui se réduit aux trois états en vert du bas. Ce postulat est un des piliers de l’initiative bipolarité stable .

Et bien sûr le but est de passer des états « non stables », en rouge aux états stables, en vert … puis d’arriver au maintien de la stabilité et d’y rester. Ces passages sont matérialisés par la grosse flèche rouge et trois flèches vertes.

Ces flèches correspondent au fameux PROCESSUS, l’objet de cette page (ce module)

Le PROCESSUS que le dictionnaire Larousse définit comme un enchainement de faits avec le respect d’un certain schéma pour atteindre un objectif. Dans le cadre d’un processus on aligne des actions pour construire quelque chose. Pour nous, ce quelque chose, c’est la stabilisation au long cours. Notre objectif. Et les faits, les actions ce sont la psychoéducation, le travail sur nos facteurs négatifs et positifs. Et, plus généralement, le soin.

Un PROCESSUS qui, au-delà de nous faire passer d’états instables à des états plus stables nous aide aussi à réparer les éventuels troubles cognitifs générés par nos épisodes hauts et bas. Perte de mémoire, de la concentration, du repérage dans l’espace…


Mais quel modèle de processus utiliser?

Ici, pas la peine de réinventer la roue. Nous disposons déjà d’un modèle de processus, dument documenté. Un modèle de processus sur lequel il y a déjà une énorme quantité de ressources disponibles. Et ce modèle de processus, c’est le RETABLISSEMENT en santé mentale. Le fameux RE-TA-BLI-SSE-MENT!

PROCESSUS = RETABLISSEMENT

LE RETABLISSEMENT qui met le patient au cœur de la problématique de soin. Ca tombe bien, c’est aussi le cas de l’initiative Bipolarité Stable. Le rétablissement n’est pas une mode. Le rétablissement qui n’est pas non plus dédié à la bipolarité: il s’applique à de nombreuses maladies psychiques.

Mais le rétablissement c’est quoi « exactement »? Difficile de donner une définition simple. C’est un total changement de paradigme, d’approche dans le soin de la bipolarité. Pour le patient ET le soignant.

A gauche de l’image ci-contre, dans l’approche biomédicale « traditionnelle », le soignant est le sachant. Il assiste le patient, il nous assiste. Il s’agit essentiellement de soigner les aspects biologiques de la maladie.

A droite de l’image dans l’approche rétablissement, le soignant se met en retrait, il adopte une posture d’accompagnant. Et c’est au patient de définir ses objectifs. Il s’agit pour lui, pour elle, d’avoir un espoir dans un avenir meilleur avec plus d’indépendance vis-à-vis de la maladie bipolaire.


Le rétablissement, c’est la vraie vie. Mais soyons francs: encore trop peu de soignants ET de patients se sont convertis à ce nouveau paradigme.

Les soignants doivent passer d’un rôle d’assistant à un rôle d’accompagnant. Une sorte de coach en somme. Et ceci est aussi valable pour les proches.

Et le patient doit s’affranchir de l’assistanat rassurant mais aussi un peu avilissant parfois et avoir le courage de se « contenter » d’un accompagnement bienveillant

Faites-vous votre propre opinion du rétablissement. Pour vous y aider, je vous renvoie à la page dédiée au rétablissement dans la MEDIATHEQUE de ce site (lien sur la page). Comme toujours, livres, publications, sites et aussi de nombreuses VIDEOS EXPLICATIVES.

Les trois chaines YouTube sélectionnées sont de grande valeur. Quand à la playlist sur le rétablissement, elle est pléthorique. Mais je vous conseille vivement de commencer par visionner la « Short List ». (lien sur la page)

Et en tête de ma short list, prenez le temps de visionner la vidéo d’Aurélie TINLAND, Psychiatre dans le service du Pr LANCON, « la psychiatrie du soleil » à Marseille. Ca vaut vraiment le coup d’y consacrer 45 minutes. Elle rappelle bien l’aspect processus du rétablissement, le côté très personnel de la démarche et l’auto-détermination.

Et la dizaine de minute d’intro passée à expliquer les causes de la défaillance de la psychiatrie libérale actuelle est très instructive aussi. Sans langue de bois. Je vous conseille de vous abonner à la chaine YouTube « La Psychiatrie du soleil ». Que du bon par des bons!

Une Short list de vidéos dans laquelle vous trouverez également la série de 5 vidéos courtes « Parlons Réhab ». Vidéos présentées par le Dr. Nicolas RAINTEAU, chef de clinique au centre de rétablissement de Montpellier. Il définit le rétablissement grâce à l’acronyme Anglo-Saxon CHIME.

C car pas de rétablissement sans Connexion dans la vraie vie

H/HOPE/Espoir car besoin d’Espoir dans des lendemains meilleurs, pour le patient ET le soignant

I car il y a une Identité d’une personne derrière le patient malade, dans son intégrité à respecter

M/Meaning ce sont Les objectifs du patient, pas seulement ceux du soignant

E/Empowerment: on en entends beaucoup parler: C’est le pouvoir d’agir pour son bien, alors qu’on pensait avoir perdu ce pouvoir.

Et un extrait de l’excellent livre des Pr LEBOYER et LLORCA. Où le rétablissement est clairement mis en avant comme la voie d’avenir de la psychiatrie. Venant de deux grosses pointures de la psychiatrie Française, c’est sans appel. Le ton est donné!


Le rétablissement en santé mentale est un processus complexe qui comprend 4 dimensions interdépendantes représentées sur le graphique ci-dessus. Graphique est extrait de la présentation du Dr Nicolas Franck, un des très grands spécialistes du rétablissement en France et au delà de l’hexagone. L’enregistrement vidéo de cette présentation est également disponible via la short List de la médiathèque. Je vous conseille également le livre « Des soins porteurs d’espoir en psychiatrie » qui explique très bien ces dimensions.

Le rétablissement fonctionnel en rouge à droite correspond à la capacité du patient à faire face de manière satisfaisante aux situations de la vie quotidienne. Il repose sur sa capacité à faire des choix et sur la prise de conscience de ses capacités préservées mais aussi des limitations causées par la maladie. C’est un point très important: le patient accepte ses limitations et les compense en s’appuyant plus sur ses capacités restantes.

Le rétablissement social en bleu foncé en haut fait référence à l’amélioration de la qualité de vie et à l’insertion dans la communauté. L’accès au logement, à l’emploi, à des relations sociales, aux loisirs, à la culture et à la citoyenneté participe à cette dimension.

Le rétablissement clinique en gris à gauche se traduit par une rémission des symptômes ou par leur persistance à un niveau faible. Le recours aux médicaments psychotropes et à des mesures non médicamenteuses y contribue. Rémission qui aide grandement à l’efficacité du rétablissement. C’est une évolution de l’approche biomédicale dont je vous ai parlé. Il est important de positionner clairement rétablissement clinique et stabilisation dans le cas du trouble bipolaire.

Dans l’initiative bipolarité stable, le rétablissement est un processus qui permet de tendre vers l’objectif, la stabilisation. Mais pas n’importe quelle stabilisation: une stabilisation au long cours, à long terme, sur une longue période, voir le reste de notre vie. Depuis 9 ans pour moi. Il y a une autre stabilisation appelée intervalle libre, euthymie, normothymie: une stabilisation transitoire, à court terme. Que beaucoup d’entre nous ont connu mais qui ne dure guère si on ne l’entretien pas. Pour moi, cette stabilisation court terme correspond au rétablissement clinique. Une rémission qui est la condition nécessaire mais pas suffisante pour permettre de se rétablir pleinement et d’atteindre la stabilisation au long cours. Notre objectif.

Et on termine par le rétablissement personnel, au centre de la diapo. Il se traduit par le sentiment qu’a le sujet d’être rétabli. Seul celui qui en fait l’expérience au terme d’un processus personnel peut attester l’avoir atteint ou témoigner des moyens qu’il a utilisés pour cela. Le rétablissement personnel comprend l’espoir d’un mieux-être, le dépassement de la stigmatisation, la projection dans l’avenir, la restauration du sens de l’existence, le bien-être mental et un pouvoir d’agir renforcé (ou empowerment). Et qui sous tend pour le trouble bipolaire la stabilisation au long cours.


Si on revient sur ce graphique, vous constaterez qu’il y a plusieurs flèches donc plusieurs processus de rétablissement qui dépendent de l’état de départ et d’arrivée. L’initiative Bipolarité Stable, se focalisera à l’avenir plus sur les processus illustrés par les flèches vertes puisque l’objectif est la stabilisation maintenue, au long cours.


LE RETABLISSEMENT S’APPUIE SUR UN CERTAIN NOMBRE D’OUTILS: LA REMEDIATION COGNITIVE, LA PAIR AIDANCE, L’EDUCATION PSYCO-SOCIALE, LE BILAN D’OBJECTIFS PERSONNELS, … Je vous laisse les découvrir à votre rythme à travers les nombreuses ressources de la page spécial rétablissement de la médiathèque du site.

Veuillez noter que le centre de ressource en réhabilitation psychosociale, en collaboration avec l’association Francophone de remédiation cognitive met à notre disposition de très nombreuses ressources. Dont une liste des structures régionales pour nous accompagner dans notre rétablissement.