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Fondamentaux (Dans le contexte de la méthode)

–>Version vidéo de la présentation des fondamentaux ( cette page) :

Les fondamentaux, que l’on peut aussi appeler les postulats, fondent la démarche de stabilité. Un postulat est, selon le dictionnaire, « une proposition qui ne peut être démontrée, mais qui est nécessaire pour établir une démonstration. ». Ces 9 fondamentaux sont la fondation solide dont j’ai besoin pour bâtir l’initiative Bipolarité Stable. Et dont nous avons besoin pour bâtir notre stabilité.

#1: Mes hauts « très hauts » et mes bas « très bas » ne sont pas des contraintes acceptables

Dans le contexte de l’initiative Bipolarité Stable bien sûr! C’est-à-dire qu’on ne peut pas rentrer dans un processus de stabilisation si on considère que les épisodes hauts et bas sont acceptables. Ils sont incompatibles avec la stabilisation. Mais le bipolaire a toujours le droit d’accepter les contraintes même extrêmes de sa maladie. Ca n’en fait pas un mauvais bipolaire, bien sûr. Mais ca bloque toujours tentative de stabilisation.

#2: Je ne suis pas ma maladie mais ma maladie est une partie de moi

C’est une notion très importante que j’ai commencé à partager dans des groupes de paroles à partir de 2010. J’avais été réduit au seul état de bipolaire par une proche et cela m’a emmené à réagir de cette façon. Je ne suis pas (qu’un) bipolaire ! Ni Déni mais aussi ni complaisance! La maladie de m’auto définit pas. Je ne suis ni dans le déni (la maladie ne fait pas partie de moi), ni dans la complaisance (la maladie a une totale emprise en moi). Et le déni ne mène à aucune démarche de stabilisation. Il y a un grand débat sur le fait de ne pas appeler quelqu’un « bipolaire » pour ne pas le réduire à sa maladie. On peut l’appeler patient bipolaire, usager bipolaire, ou par son nom, c’est mieux! J’utilise pour ma part le terme bipolaire qui a l’avantage d’être explicite mais sans aucune connotation péjorative bien sûr.

#3: Je ne peux pas guérir ma bipolarité, je peux « au mieux » la stabiliser

Et ce n’est déjà pas si mal! La dompter ,comme j’ai pu le lire il n’y a pas si longtemps sur un réseau social. Pour nous les terriens, la médecine est une médecine qui guérit: J’ai guéri en quelques heures une otite très douloureuse grâce à une seul médicament très efficace. L’extrême complexité de la maladie bipolaire ne permet pas ça. Comme l’a dit un jour le Pf HAFFEN, psychiatre au centre expert de troubles bipolaires de Besançon, les médicaments soignent les symptômes de la bipolarité, pas (encore) la cause. Pas encore. Les personnes qui m’ont rencontré après ma stabilisation tombent des nues quand je leur découvre ma bipolarité. Elles n’y croient pas car leur vision de la bipolarité est assez catastrophiste. Une vision essentiellement véhiculé par les médias. Une vision à laquelle je ne correspond pas. Une vision focalisée sur les extrêmes hauts et bas. C’est plus grand spectacle! Une vision qui n’est pas fausse mais qui est incomplète. La stabilisation c’est une sorte de saint Graal mais bien réel quand même. Et en toute laïcité bien sûr.

#4: Ma bipolarité m’est unique, « à nul autre pareil »

Il y a de très nombreux paramètres spécifiques à chaque bipolaire: Type de bipolarité, age, genre, milieu social, trouble psychologiques, … Nous sommes uniques donc notre bipolarité aussi. Ainsi que notre stabilisation d’ailleurs. Avec pas mal de points communs entre nous bien sûr. C’est pour cela que je ne crois plus au solutions universelles pour tous les bipolaires. Il faut accepter qu’un jeune bipolaire qui construit une famille n’a pas la même problématique qu’un bipolaire plus âgé, voir à la retraite. Par exemple, le travail n’est pas une option pour le jeune. C’est pour cela que je suis très sceptique sur l’efficacité de groupe de paroles, d’associations qui prétendent,  avec souvent beaucoup de bonne volonté, s’occuper de TOUS les bipolaires, dans toutes leurs phases. J’ai renoncé à cela. Et je me suis focalisé sur la stabilisation.

#5: Plus de la même chose donne toujours le même résultat

Mêmes causes, mêmes effets! « Je comprends pas, ca ne marche toujours pas. Tu fais quoi? Ben, comme avant! Et avant ca marchait? Ben non! Alors c’est normal que ca ne marche toujours pas! » Il faut juste CHANGER!!!! Tout le monde le dit et peu, très très peu le font. Moi je le fais, mais pas depuis très longtemps.

#6: Il faut laisser du temps au temps …

C’est le constat que nous, que vous avez besoin de temps pour adopter un posture stabilisante. Les personnes qui ont une démarche d’aide comme moi sont souvent très motivées à l’idée de faire gagner du temps aux autres grâce à leur partage d’expérience. Mais ce temps est aussi nécessaire et il m’a fallut beaucoup de temps pour arriver à ce que je partage avec vous aujourd’hui. Quand aux hyper speed qui vont trouver cette initiative bien trop complexe, les amateurs du 3 minutes chrono, je leur rappelle qu’il faut 9 ans en moyenne pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Et combien d’années pour l’accepter, pour le soigner et pour simplement envisager un rétablissement. Pour beaucoup, ils auront besoin de beaucoup plus qu’une vie. Mais nous n’en avons qu’une, n’est-ce pas?

#7: Apprendre, comprendre, conclure

Et ne pas conclure sans comprendre. Et ne pas essayer de comprendre sans apprendre. Très fréquent de nos jours où les experts en tout et les compétents en rien fleurissent. Etre humble face à la tache. HUMBLE. Là, j’ai du vraiment faire des efforts. Et c’est vraiment la raison d’être de cette initiative.

#8: Je suis mon meilleur ami et mon pire ennemi

Ca ne veux pas dire que je ne peux pas être victime de malveillants. Bien sûr. Mais à la fin de la journée, je suis le seul maitre à bord. En fonctions d’évènements parfois indépendants de ma volonté, je reste malgré tout le principal acteur de mon bonheur et mon malheur. Et je peux vous dire que j’ai été un terrible ennemi pour moi. C’est très facile de mettre ses responsabilités sur le dos des autres mais ce n’est pas une solution. La stabilisation nécessite un très grand engagement personnel.

#9: Je suis l’acteur principal de ma stabilisation

Je suis la vedette quoi. Nous sommes la vedette! Nous ramassons les fleurs, mais aussi les tomates, ce sont les risques du métier. Ca implique de bosser, de prendre en main sa bipolarité et sa stabilisation.  On ne peut pas se décharger sur les autres, les proches, fussent ils animés du plus vibrant des syndromes de l’aidant. Mais il y a un problème, un gros problème. Qui explique la difficulté de la stabilisation. UNE REELLE PROBLEMATIQUE